Entretien avec Robin Lotton

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A 18 ans, le pongiste Robin Lotton est un grand espoir du TTAB Dunkerque. Il nous a fait part de son parcours et de ses objectifs lors d’un entretien.

Bonjour Robin, pour débuter, peux-tu te présenter ?

Bonjour, je suis Robin Lotton, j’ai 18 ans et ça fait 7 ans que je pratique le tennis de table. Je suis actuellement au TTAB Dunkerque où je possède une licence FFTT et Handisport. Dans le même temps, je poursuis mon cursus scolaire en L1 éco gestion, à Dunkerque, que je compte valider en 2 ans (cela me permettra de m’entrainer davantage).

Depuis quand possèdes-tu une licence handisport ?

Ça fait 3 ans. Avant je ne savais pas qu’il était possible de pratiquer le tennis de table en handisport. A vrai dire, cela s’est fait un peu par hasard. Mes parents ont eu l’information puis nous sommes allés prendre des renseignements auprès de la FFH. J’ai eu l’occasion, suite à cela d’effectuer mon premier championnat de France handisport, avec un bilan mitigé puisque je suis arrivé 16ème.

Tu es également en Equipe de France espoir ?

Tout à fait. J’ai été repéré pour les espoirs lorsque j’étais en 3ème, il y a donc un peu plus de 3 ans. Suite à cela, j’ai effectué mon premier stage tennis de table avec l’équipe de France espoir.

Et ensuite ?

Ensuite j’ai eu l’occasion de participer à mon second championnat de France, cette fois-ci en catégorie IMC, et où j’ai terminé 5ème. Puis pour mon troisième championnat de France je suis parvenu à devenir champion, ce qui est une très belle performance. J’ai également participé aux Jeux Européens de la Jeunesse en Finlande où j’ai été médaillé de bronze par équipe. J’ai également réussi à me qualifier au championnat de France élite, malheureusement je n’ai pas pu m’y rendre car j’avais le bac Français en même temps…

Tu as également été au pôle à Talence ?

Oui j’ai rejoint le pôle l’année passée, lors de mon année de terminale. Malheureusement je n’ai pas pu continuer là-bas à cause du COVID. C’était difficile de se déplacer de Bordeaux à Dunkerque, d’autant plus que j’étais en résidence CROUS… Ce n’était pas forcément une situation très confortable en cette période d’épidémie.

Comment se déroulent tes entrainements ?

Je m’entraine avec mon entraineur de toujours à Dunkerque, Axel Filegom. Etant donné qu’il me fallait plus d’entrainement, j’ai pris un 2ème entraineur, Mickael Ramos, qui lui n’est pas spécialisé handisport pour avoir une charge d’entrainement supplémentaire. Aujourd’hui je tourne aux alentours de 20h d’entrainement par semaines, ce qui est assez conséquent.

A quel niveau pratiques-tu en « valide » ?  

Cette année, nous sommes en F4 (régional 4). Notre objectif est la montée !

Est-ce qu’il y a des différences particulières entre la pratique handisport et la pratique « valide » ?

Oui c’est un peu différent. En handisport, la fatigue arrive plus rapidement chez mes adversaires alors qu’en « valide » ils seront généralement touchés moins vite. Le niveau physique diffère quand même entre les deux. Ceci dit, en handisport, je suis confronté aux exigences du très haut niveau. La compétition peut avoir lieu sur un week-end entier, où tous les joueurs sont entièrement focalisés sur l’objectif. La préparation, c’est forcément autre chose, j’y pense longtemps avant. En « valide », la compétition entraine forcément moins de pression. Ce n’est que le dimanche matin et l’enjeu est bien-sûr différent ; ça nécessite une mobilisation mentale moindre.

Quels sont les avantages et les inconvénients de chaque type de pratique ?

L’avantage du handisport est que je peux forcément atteindre des objectifs beaucoup, beaucoup plus élevés ! Ça me permet également de revoir les copains en équipe de France, c’est toujours plaisant.  Le point négatif, c’est qu’à part le championnat de France en équipe, je joue presque uniquement en individuel. Il manque cet aspect collectif qui est également important pour moi. C’est toujours sympa d’être intégré dans une équipe. L’avantage du « valide », c’est que je peux jouer avec mes amis ; et puis comme je l’ai dit, l’approche est différente, ça engage moins de pression et parfois plus de plaisir.

Quelles sont tes caractéristiques ? Parle-moi de tes qualités, mais aussi de tes défauts.

Ce qui est particulier chez moi, c’est que ma plus grande qualité est aussi mon plus grand défaut. J’en veux toujours plus ! Je suis très exigeant envers moi-même. Ça peut être gênant car je ne suis pas toujours très indulgent avec moi-même, ce qui me fait parfois perdre confiance en moi. Néanmoins, ça me permet d’entretenir une excellente capacité d’auto-critique ; je me remets continuellement en question et ça me permet de progresser.

Quels sont tes objectifs en handisport ?

Pour cette année, j’aimerais être de nouveau qualifié pour le championnat Elite. Je dois également défendre mon titre acquis lors du dernier championnat de France IMC. A moyen terme, j’aimerais être sélectionné en équipe de France afin de participer à de grandes compétitions internationales. C’est forcément un rêve de pouvoir aller aux Championnats d’Europe, Championnats du Monde ou encore les Jeux Paralympiques. Pour y parvenir, je compte sur la qualité et la quantité de mes entrainements, je pense que c’est la clé du succès. Il faut également que j’acquière un plus gros mental ; c’est un élément indispensable dans le sport de haut niveau !

Comment juges-tu l’évolution du mouvement handisport en France ?

Je suis satisfait car avant, il n’y avait pas tout ce qu’il y a maintenant. Dans le tennis de table, en tout cas, ça se développe de plus en plus. Je ne sais pas précisément ce qui se passe dans les autres disciplines mais ce qui est sûr c’est qu’il y a de vrai progrès.

Comment gères-tu le fait d’alterner sport de haut niveau et scolarité ?

Il y a beaucoup d’exigences liées au sportif. Je ne peux faire aucun excès et je suis donc soumis aux mêmes exigences que les sportifs professionnels. Ça ne me permet pas toujours de faire ce que je veux. Au niveau scolaire, je n’ai pas vraiment de soucis, j’arrive à garder une bonne vie sociale. J’ai vraiment de la chance car j’ai trois bons copains qui sont tolérants et bienveillants avec moi ; si je leur dis que je n’ai pas la possibilité de venir à tel ou tel RDV ou que j’annule au dernier moment à cause d’une compétition ou d’un entrainement, ils comprendront et m’encourageront même !

Que souhaites-tu faire après tes études ?

Mon objectif est de travailler au sein d’une fédération ou d’un CREPS en tant qu’économiste, comptable ou expert-comptable. Je m’intéresse également aux domaines de la finance (banque) et du droit. Je verrai bien en fonction des spécialités que j’aurai choisies et de ce que j’aime faire le plus.

Que fais-tu d’autre dans la vie ?

Je suis également en partenariat avec une marque de tennis de table nommée Wack Sport. La région m’a également proposée de faire une sensibilisation dans un lycée afin de promouvoir le handisport. C’est toujours formateur.

Merci à Robin pour avoir répondu à nos questions. Nous lui souhaitons une très belle réussite dans la poursuite de sa carrière sportive.